Alan Louarn, ou encore Alain Le Louarn, Alan al Louarn, (
1918-
1993), nationaliste breton.
Époux de Noela Olier, de son vrai nom Noëlle Ollivier, secrétaire sous l’Occupation de Roparz Hemon. Enfants : Léna Louarn, Tanguy Louarn, Malo Louarn
Avant la guerre, il est instituteur.
Origine
Fils d'un
Instituteur laïque, et élève au lycée de
Quimper, suite aux attentats en
1932 de l'organisation Gwenn ha du (terrorisme), il comprend du coup qu'il est
Breton, et du jour au lendemain, il se voue à la mère patrie interdite (
d'ar Vro brezt-krenn) (source: Yann Bouëssel du Bourg,
Al Liamm,
1994).
Militant breton
Membre du Parti National Breton. Il est le compagnon d’
Alan Heussaff dans le
Kadervenn de
Célestin Lainé, noyau d'une future armée de Lainé avant
1939. Il participe, en août
1939, à la réception de caisses d'armes et d’affiches fournies par l'
Abwehr (voir : Débarquement d'armes de Plestin).
Seconde Guerre mondiale
Mobilisé, il est fait prisonnier et transféré dans un
Stalag. Il est libéré en septembre
1940, au titre de prisonnier breton.
Il publie un éditorial en Une de L’Heure Bretonne (n°37, 22 mars 1941). « Le mouvement breton, créateur d’idéal » « Tout en breton : C’est Alan Al Louarn, l’infatigable et joyeux secrétaire de l’Arrondissement de Quimper, qui assume le rôle du speaker. Dois-je préciser qu’il ne s’exprimera qu'en breton. ». En Une de L’Heure Bretonne (n°76, 20 décembre 1941), Youenn Drezen (« Corentin Cariou ») donne la responsabilité de Alan Louarn au PNB, comme co-responsbale du service d'ordre et organisation de jeunesse Bagadou Stourm.
Alan Louarn est cité comme participant au groupe Lan hag Herve qui écrit dans La Bretagne de Yann Fouéré, par son responsable de publication Xavier de Langlais. Le 19 juillet 1942, ce groupe produit un de ses pires articles antisémites, le lendemain de la Rafle du Vel d'hiv], les 16 et 17 juillet 1942 : « Et Alan de me quitter tout à trac. Où vas-tu ? Je vais écrire une lettre au gouvernement français, pour lui proposer de promouvoir l’enseignement du breton dans la France entière s’il veut se débarrasser pour de bon des Juifs et les faire décamper au grand galop ! Ces gens là ne peuvent pas supporter le breton, je te dis ». Il est inscrit au Cercle d’études national-socialiste. Le dossier d'instruction à la libération précise : « Reconnaîtra avoir adhéré, mais sans aller aux réunions ». Ce Cercle est en fait un groupe de tueurs de la Milice française de Joseph Darnand.
En 1943, il devient délégué à la jeunesse du PNB et devient l'adjoint de Yann Goulet avec lequel il s'oppose au débauchage des jeunes des Bagadoù stourm (le service d’ordre du parti) par Célestin Lainé pour l'action directe, dans son embryon d'armée puis dans la Bezenn Perrot.
Il sera d'ailleurs poursuivi en 1944 par les soldats de la Bezenn car lui et Yann Goulet étaient en possession d'une lettre de l'abbé Perrot condamnant les activités de Lainé.
L'exil
Il sera condamné à la dégradation nationale à la Libération. De nombreux militants nationalistes bretons se retrouvent en banlieue parisienne, ou en exil (comme François Jaffrenou,
Roparz Hemon,
Alan Heusaff). La fille de Jean-Jacques Le Goarnic évoque à l'arrivée de
Glenmor dans sa famille au milieu des années 50 dans ses termes :« C’était le temps de la colonie bretonne de Keranna à
Yerres où s’étaient retrouvées des familles comme les Kerlann, mes parents, les Louarn, les
Caouissin, les
Cochevelou (…)». (source:
André-Georges Hamon affirme, dans
La voix du clan : Glenmor, 1990, p.154). Il fonde en
1949 Emglev An Tiegezhioù,
Entente des familles pour les familles bretonnantes chrétiennes, avec
Youenn Olier, Kerlann, Youenn Souffes-Després, Y. Morvan, G. ar Moal.
Le retour en Bretagne
De retour en Bretagne en
1962, Alan Louarn a créé le bureau d’information, Brudañ ha Skignañ à
Rennes, place des Lices. Il élève en breton ses 10 enfants. Ainsi que Youenn Souffes-Després, il se dépensait sans compter pour la
langue bretonne, distribuant régulièrement des tracts, confectionant des panneaux routiers en breton, vite démontés par l'administration.